News Reports 002/19 [fr] – Numero de mars

Ambassadeur Marie NDJEKA et Mr Kitack Lim le Secretaire General de l’OMI

La francophonie – un voyage. 

« J’ai longtemps cru qu’on avait le choix de sa langue. Alors, je rêvais de parler le russe, le nahuatl, l’égyptien. Je rêvais d’écrire en anglais, la langue la plus poétique, la plus douce, la plus sonore. Pour mieux réaliser ce rêve, j’avais entrepris d’apprendre par cœur le dictionnaire, et je récitais de longues listes de mots. Puis j’ai compris que je me trompais. On n’a pas le choix de sa langue. La langue française, parce qu’elle était ma langue maternelle, était une fatalité, une absolue nécessité. Cette langue m’avait recouvert, m’avait enveloppé, elle était en moi jusqu’au tréfonds. Cela n’avait rien à voir avec la connaissance d’un dictionnaire, c’était ma langue, c’est-à-dire la chair et le sang, les nerfs, la lymphe, le désir et la mémoire, la colère, l’amour, ce que mes yeux avaient vu premièrement, ce que ma peau avait ressenti, ce que j’avais goûté et mangé, ce que j’avais respiré. » 

Extrait de « Le monde est mon langage » d’Alain MABANCKOU, Editions Grasset, 2016. Lu par l’Ambassadeur Marie NDJEKA dans le document vidéo de promotion de la littérature francophone.

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